Le vol de GPS agricole se poursuit dans l'Eure (27)
Rémi Carpentier se dit « dépité, désemparé ». Cet agriculteur exploite 240 ha de terres à Marbeuf. Il s’est fait voler début juin « deux consoles GPS avec leurs antennes sur deux tracteurs différents ». Un préjudice de près de 25 000 € pour cet exploitant agricole qui cultive du blé, du lin, de la betterave sucrière, du colza, de l’orge et des pommes de terre.
Si l’un de ses deux appareils, plus récent et d’une valeur d’un peu moins de 20 000 €, a été couvert par son assurance, le second, « qui a plus de dix ans », ne l’est pas. « En plus de la perte financière que cela représente pour moi, car je vais devoir acheter un nouveau GPS avec son antenne », confie Rémi Carpentier.
Par ailleurs, du fait du vol de l’écran de contrôle, l’un des deux tracteurs ne peut plus être utilisé. « Quand les GPS sont déplaçables et indépendants du fonctionnement du tracteur, ça impacte moins. Si ce n’était que les outils de guidage, nous pourrions tout de même travailler. Mais les voleurs s’attaquent aussi à l’ordinateur de bord. Dans ce cas, on ne peut plus rien gérer. »
Je connais très peu d’agriculteurs qui n’ont pas eu de visites pendant la nuit.
Rémi Carpentier, exploitant agricole et représentant de la FNSEA 27
L’agriculteur affirme qu’un de ses voisins, sur le plateau du Neubourg, a été victime de la même chose il y a une dizaine de jours. « Il m’a dit qu’il était révolté. Il était très en colère », rapporte Rémi Carpentier.
En tant que président cantonal (Le Neubourg) de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles de l’Eure (FNSEA 27), il est informé « de nombreux cas similaires ». Il ajoute : « C’est un phénomène très répandu. Je connais très peu d’agriculteurs qui n’ont pas eu de visites pendant la nuit. Les systèmes de guidage comme les GPS sont très ciblés. Avant, c’était la marque John Deere, maintenant c’est tous les GPS qui intéressent les voleurs. »
« Ils savent y faire »
Rémi Carpentier a porté plainte à la gendarmerie mais celle-ci n’a rien donné « pour l’instant ». Même s’il espère que « cela aboutira », le professionnel en est conscient : « Les voleurs viennent sans laisser de trace. Quand on les a sur les images de nos caméras, tout ce qu’on voit ce sont des capuches et des cagoules. Ils portent de gants. C’est très organisé. Pour le vol qui me concerne, ils ont dû sectionner le câble et casser le cadenas de l’antenne GPS. Ils savent y faire. »
500 vols en 2023 en France
En France, les vols ou tentatives de vols de systèmes GPS agricoles (consoles et antennes) sont un phénomène en hausse. En 2022, les services de gendarmerie avaient enregistré 402 affaires de vols ou tentatives de vols de GPS agricoles. En 2023, ce nombre a fortement augmenté, avec 500 vols recensés, soit une hausse d'environ 25 % par rapport à 2022. Ces équipements, souvent vendus plusieurs dizaines de milliers d'euros, représentent des cibles de choix pour des réseaux criminels organisés, parfois revendant le matériel à l'échelle internationale.
Le capitaine Frédéric Pierre, de la compagnie de gendarmerie de Bernay, indique que les militaires n'ont enregistré « qu'une seule plainte ces dernières semaines ». C'était le mardi 5 août dans la nuit à Bérengeville-la-Campagne, où un GPS d'un tracteur a été dérobé. « Ce n'est pas régulier, mais il y en a de temps en temps », dit le gendarme. Même son de cloche du côté du commandant de la compagnie de gendarmerie de Louviers, Jean Martin : « Nous n'avons eu qu'un seul fait de ce type signalé à nos services. On est loin d'un phénomène sériel. Même si c'est quelque chose que l'on suit, ce n'est pas alarmant. »
L’agriculteur estime avoir eu de la chance de subir ça en juin, « pendant un mois calme». Mais il sait que cela peut poser de plus gros problèmes lors des périodes de semis, ou le guidage GPS est indispensable.
« On ne peut pas mettre un gendarme derrière chaque agriculteur »
Conséquence de ce phénomène, les professionnels s’obligent chaque soir « à démonter les antennes et les écrans, quand c’est possible, dans l’expectative que quelqu’un vienne durant la nuit ». De plus en plus d’agriculteurs s’équipent de caméras de vidéosurveillance pour protéger leurs installations et leurs matériels. « On devient aussi davantage suspicieux quand on voit des gens se promener près de notre ferme, on regarde les personnes qui passent en voiture… C’est désolant de devoirs protéger nos engins de travail. »
Rémi Carpentier sait que « le problème est difficile à réguler ». « On ne peut pas mettre un gendarme derrière chaque agriculteur. C’est donc à nous de nous protéger. C’est davantage un problème de société que des forces de l’ordre. Malheureusement, c’est le monde dans lequel nous vivons. La société est à la dérive et je suis affligé de voir tant de gens avoir si peu de respect pour le travail des autres. »
Le représentant de la FNSEA 27 indique en outre que « les vols concernent aussi les outils d’atelier, comme les visseuses, les perceuses, les disqueuses, les clés, etc. »
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